L'enseignement en crise...

Oui, l'enseignement sera en grève ce mardi 26 novembre. Oui, les écoles vont débrayer. Mais avant d'encore et encore rabâcher que les enseignants sont des fainéants, des nantis toujours en vacances, posez-vous la question de savoir pourquoi. 

Faut-il rationaliser les dépenses de l'enseignement? Certainement, oui. Mais pas n'importe comment! 

Après avoir transformé une institution publique en service public, on propose maintenant de gérer ce qu'on a transformé en bousin comme une entreprise privée, mais sans les avantages pour les travailleurs! 

La liste est longue des problèmes. Pertes d'emplois dans le qualifiant dont une partie se répercutera sur la filière de transition; statut des enseignants perdu, remplacé par des CDI; pertes sur les pensions et système de pensions des CDI pas encore finançable;  pire encore, permettre à n'importe qui de venir enseigner sans titre pédagogique ni véritable formation; taille augmentée des classes, fin des 7e années qui permettaient notamment aux élèves du qualifiant d'obtenir une gestion; etc... Ce train de mesures ne peut qu'exclure des élèves du système et créer des sous-catégories de profs qui effectuent le même métier. 

Quant aux mesures pour le supérieur... -21% de dotation de l'ARES, plus de 6,5 millions d'économies sur le financement des étudiants boursiers... On voit mal comment les choses vont s'améliorer. Notamment le problème de la dotation des universités à enveloppe fermée...

Rarement, un tel dé-tricotage de masse de l'enseignement, de la maternelle aux doctorats, a été amené en quelques jours à peine.  C'est un tsunami de réformes basées uniquement sur une idéologie et sans aucune prise en compte des réalités de terrain. 

L'enseignement chez nos voisins français est dans un état catastrophique. Je savais qu'on suivait la même voie; mais je n'avais pas imaginé qu'on essayerait de les rattraper en quelques mois...